Dimanche matin, la pluie est au rendez-vous
et la perspective de passer la journée à rouler, pour la
2ème fois en 2 courses, dans un cloaque boueux n'est pas le meilleur
moyen pour se motiver. Contrôles administratifs et techniques passés
avec célérité et efficacité grâce au
dynamisme des organisateurs et du désormais incournable et très
sympathique vis-président de la commission d'endurance, Jean Claude
Perez (qui nous a distribué les nouveaux passeports techniques),
tout le monde en selle pour les essais. Là, les évènements
se gattent un peu car après le premier tour Mr. Larguier
nous arrète: en absence de marshals nous nous somme trompé
de circuit!
Nouveau départ, mais derrière
des marshals cette fois-ci, un tour de reconnaissance au ralenti qui nous
permet néanmoins de vérifier que le circuit de cross, que
nous empruntons partiellement, est une infame patinoire où tout
excès de confiance ou faute de pilotage se paye cash. La moindre
montée raide se transforme en embouteillage avec des motos dans
tous les sens, de l'énervement, du crépissage et du jardinage.
Pour la petite histoire, c'est pendant ces essais que je tate pour la première
fois de la journée au terrain "argilo-glaiseux" du circuit de MX
grâce à un malheureux promo distrait ou en perdition qui me
coupe la trajectoire alors que je le doublais. Bibi, la katoch, le promo
et sa KX en vrac ! et un levier de frein, un! En dehors de ce banal fait
de course, nous découvrons un tracé varié aliant MX,
sentiers "mono-trajectoires" et enfilades de virage dans le pure style
de l'endurance. Décidément, et n'en déplaise à
certains enduristes un tantinet raciste, les crosseux savent tracer des
belles courses car après St Thibéry, Cazouls fut belle course,
bravo donc au MC Cazoulin qui, à ma connaissance, organisait ici
sa première endurance.
Comme par enchantement, la pluie qui tombait
sans discontinuer, se décide à nous abandonner alors que
les 108 motos se rangent sur la grille de départ. C'est en 5ème
position sur la grille de départ que j'attends le coup de feu libérateur,
genou au sol, impatient et un peu intimidé par tous les cadors
de la discipline qui m'entourent .
C'est parti, quelques foulées dans
la boue, saisir le guidon tout en sautant sur le kick, M... !
ça démarre pas! le 2ème coup de kick est le bon mais
j'ai perdu l'avantage de ma belle place sur la grille et me voilà
au beau milieu de la meute qui s'éparpille dans toutes les directions
(sauf la bonne, souvent!) dans la première montée (comme
lors des essais) j'essaye de me faufiller entre les mecs tankés,
debout sur repose-pieds pour trouver l'adhérence. Mais, peine
perdue ma progression s'achèvent finalement dans un gros tas de
motos enchevérées! Le temps que chacun récupère
sa monture et nous voilà bons derniers! C'est passablement excité
que je suis sur le point de boucler mon premier tour quand j'arrive sur
un nouveau bouchon causé par un talus d'à peine 3 mètres.
Là s'en est trop je décide de tenter ma chance en cherchant
une "coupe" hors piste. Mauvaise pioche! une marche cachée par les
buissons: salto arrière, réception sur le casque et la KT
coincée dans les "bartasses", le guidon dans la terre
et les roues en l'air. Pendant que je bataille
pour remettre la brelle sur ses roues, les premiers, déjà
dans leur 2ème tour, arrivent sur le bouchon. Thomas Los Angeles
tente de passer au même endroit que moi mais je n'ai pas le temps
de le prévenir du piège caché. Heureusement, vu son
niveau de pilotage il se tanke moins sauvagement que moi et repart tenter
sa chance ailleurs. Pas le temps de me sortir de mon jardinage, qu'une
moto se plante à quelques centimetres de moi. Pensant trouver à
cette occasion de l'aide, je propose au pilote le classique "je t'aide-tu
m'aide" des enduristes en galères. Là, le gars me dis " j'ai
pas le temps" en retrouvant l'adhérence pour relancer sa moto pourtant
arrétée à la verticale contre la marche. Un peu dépité
et fort impréssionné par la maestria du pilote, je retour
à mon "jardinage" en réalisant subitement qu'il s'agissait
de Raphael André, un enduriste Inter! Sorti de ma galère,
il ne me reste plus qu'à rouler avec plus de "vista" car 3 heures
c'est long. En effet, cette fois je roule en solo, car mon coéquipié
favori, Christian Richard s'est vrillé le genou à l'entrainement.
Au fil des heures, le terrain s'améliore,
à l'exception du circuit de cross qui reste toujours aussi glissant
et fait la part belle aux meilleurs techniciens du pilotage fin. Les autres
portions du circuit résistent bien à l'usure du passage répété
des motos, un vrai plaisir (à l'exception d'un champs très
marqué par un ancien labourage qui devient plutôt délicat
d'autant plus que le tracé coupait les sillons en travers) en pleine
garrigue.
Vivement l'année prochaine.
|
|
|
|
|