Au lieu de vous "asséner" un long récit de ces trois jours de course, j'ai opté pour un petit florilèges des péripéties qui ont émaillé notre Trèfle. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet je tiens à rendre hommage à ceux sans qui rien n'aurait été possible:
Merci à nos sponsors: Piec'Auto 34 de Cournonsec qui nous a fourni un Vito et du gasoil pour l'assistance. Au Fin Gourmet, traiteur à Cournonsec qui a habillé nos assistants et nos motos. Weekend Moto à Montpellier qui a prêté des pièces et Le Flo bar de La Canourgue.
Voici quelques événements
qui ont pimenté (si besoin est!) le Trèfle de notre petite
bande, composée de Christian Cordesse (250 KX), Vincent "Merriman"
Rayrolles (360 HVA), Cyril Grousset (250 KTM), Christophe "Fin Gourmet"
Barcelo (300 KTM), André Armet (Scratcheuse, la 400 KTM) et votre
serviteur (200 KTM):
La
Palme de la Persévérance Mécanique revient, à
la surprise générale, non pas à Vincent et son Husky,
mais à la japonaise de Christian qui casse les roulements de ses
2 roues, le premier jour puis crève de l'arrière le second
et enfin, explose encore les roulements de la roue arrière le dernier
jour. Plus d'un auraient jeter l'éponge face à une si calamiteuse
série d'aléas mécaniques, mais c'est bien mal connaître
Christian Cordesse qui imperturbablement à réussi chaque
soir à reconditionner sa KX. En effet, Christian est bien plus qu'un
enduriste expérimenté, c'est une véritable "mémoire"
de l'enduro lozérien et français qui a roulé en championnat
de France et d'Europe (il n'existait pas alors de Mondial) avec des pilotes
comme Thierry Castan ou Marc Morales et sur des Portal et sur l'une des
4 125 Peugeot officielles jamais construites (le team Peugeot était
alors coaché par certain M. Seurat). Une mémoire je vous
dis! D'ailleurs, je me suis régalé de reconnaître des
longues spéciales avec Christian qui a profité de ces longues
marches pour me raconter ses souvenirs d'une époque où l'enduro
se disputait avant tout en liaison.
La Palme de la Vélocité
est décerné sans conteste à Vincent qui s'est montré
le plus rapide de notre sextuor (144e scratch
au final) au très grand damne d'André qui le talonne de 24 secondes
(158e). La dernière marche de notre podium virtuel accueille Christophe
(202e) qui paye cher sa chute dans le dernier tour de la spéciale d'Aumont
et sa mésaventure dans la 1ere spéciale du 2e jour (voir plus
bas). Pour en revenir à Vincent, dans la spéciale de Chateauneuf
de Randon, les Combettes Plannes, il se permet de me faire l'extérieur
dans un virage en dévers plein de racines de genêt (un vrai piège)
à la façon de Merriman (parait-il !) : les deux pieds sur les
repose-pieds et le corps légèrement déhanché à
l'intérieur (comme sur une moto de route). Théoriquement cela
donne une meilleure adhérence en redressant la moto mais dans la pratique,
il faut "en avoir" pour l'oser dans de telles circonstances.
La Palme Acrobatique est à
l'unanimité pour Christophe qui aveuglé en liaison par la poussière
rate un virage alors qu'il roulait "gaz" (comme d'habitude !) sur une piste
à flan de montagne et saute dans le ravin. Il ne doit son salut qu'aux
arbres qu'il attrapera à bras le corps et doit compter sur l'aide de
Christian et Cyril pour remonter la 300 sur le chemin forestier. Cette dernière
n'aura même pas une estafilade sur la housse de selle (costaud l'autrichienne!).
Le lendemain,
dans la première spéciale, une sorte de ligne taillée dans
un immense champs de genêt riche en pierres saillantes, racines et souches
sournoises, Christophe s'élance déterminé à "mettre
le compte" à André et Vincent. Il finit par rattraper un concurrent,
sort de sa trajectoire pour le doubler proprement, mais c'est à ce moment
que le retardataire fait un écart et accroche Christophe. Celui-ci évite
la chute mais pas l'autre concurrent qui s'avère être une concurrente
sur une 250 XR. Christophe s'arrête et essayer d'aider la demoiselle mais
celle-ci le jette comme du poisson pourri. Devant autant de virulente animosité,
Christophe convaincu de l'intégrité physique de la jeune femme
repart à la poursuite du temps perdu. A la fin de la spéciale,
Christophe attend l'arrivée de la malheureuse et belliqueuse concurrente
pour, fair-play, s'excuser d'une faute qu'il n'avait même pas commise.
Celle-ci sort enfin de la spéciale pour reprendre ses vociférations
à la vue de Christophe contre lequel, elle menace de porter réclamation
!!!
La Palme du Bouton Rouge est attribué
à André qui, intarissable sur les qualités de sa nouvelle
scratcheuse, a pourtant subit une indélicatesse de sa part: la scène
se passe dans la spéciale en groupe d'Aumont-Aubrac (une sorte de course
sur prairie des plus fun) je me retrouve dans la même série (15
pilotes par série) que nos deux "avions" André et Vincent. La
herse tombe, GAZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ...., notre trio se retrouve roue dans roue
à la sortie du premier virage, Vincent est 4, André 5 et moi 6
(comme quoi ma chère petite 200 passe bien au sol ses quelques chevaux),
deux virages plus loin Vincent va à la faute, André l'évite
de justesse, vers la fin du premier
tour je suis toujours dans la roue d'André, brusquement et sans raison
apparente sa 400 s'arrête, je manque d'un cheveux de le percuter et hurle
(autant de peur que de surprise) un "Oooooooooh, André.....!!!" en le
déboîtant. Je fais les deux autres tours surmotivé, le laguiole
entre les dents, afin de ne pas me faire rattraper et enrhumé dans un
bout droit ou lors d'un freinage viril mais amical. A l'arrivé, j'apprendrai
que la 400 a calé et a tardé à redémarrer malgré
les sollicitations d'André sur le maintenant-légendaire bouton
rouge.
La Palme de la Sérénité
est remportée haut la main par Cyril "No Problem" Grousset qui aura
effectué un Trèfle sans soucis, toujours là, d'un
calme olympien. Finalement, Cyril en aura surtout bavé (mais il
ne fût pas le seul) lors des reconnaissances à pied qui lui
auront causé une légère inflammation des adducteurs
rapidement matée par les anti-inflammatoires.
La Palme de la Convalescence est
pour ma pomme, car rien de tel qu'un bon Trèfle pour remuscler (contre
avis médical!!) un bras polytraumatisé. J'ai néanmoins
dû recourir aux anti-inflammatoires pour masquer l'essentiel de la douleur
et calmer ma joie dans les parties délicates comme la fameuse descente
du Château de la Case où, peu
glorieusement, j'ai assuré en descendant de la moto pour passer les principales
épingles (voir photo ci-jointe). La force de mon bras m'a
également fait défaut cruellement le second jour peu après
le CH de Grandrieu ou j'arrive en compagnie du lozérien Olivier Caillens
(57e scratch final) à l'aurée d'un bourbier respectable. Il y
a déjà des motos engluées ici et là. Je m'arrête,
regarde, envisage un instant de prendre complètement à droite,
mais me ravise en voyant quelqu'un accourir vers Olivier Caillens et lui conseiller
une trace. Olivier redémarre sa 426, s'élance en plein milieu
au ras des vestiges d'une clôture, puis saute de la moto et courtà
coté pour sortir "comme une fleur" de ce piège. Je m'engage à
sa suite arrive au milieu du bourbier mais ne saute pas assez vite de la moto
qui se "tank" jusqu'aux moyeux. J'essaye d'extraire la KT de la fange collante
pendant un temps qui me semble interminable. En vain, mon bras gauche est trop
faible et la 200 reste désespérément aspirée dans
le sol liquéfié. Finalement, un spectateur vient à mon
secours, un peu plus tard un autre pilote qui s'était vaillant englué
jusqu'à la selle à grands coups de gaz rageurs, nous rejoint en
disant le classique "je t'aide, tu m'aides". C'est dans le "rouge" complet que
je sors finalement du bourbier, l'estomac au bord
des lèvres et la sueur dégoulinant du casque. Et dire qu'il faut
que j'y retourne aider l'autre pilote ! L'épuisement qui me rendait inefficace
est la seule excuse que je peux présenter pour me défendre de
ce qui suit: Une fois la 200 béquillée, je retourne presque en
titubant vers le bourbier lorsque je m'aperçois que la moto de l'énervé
des gaz porte un numéro 900 (ceux des invités non classés)
voilà qui réduit à néant mon reste d'altruisme,
"il a tout le temps de sortir de là" me dis-je en retournant vers la
200...
La Palme de la Connerie est aussi
pour moi. Le premier jour, un CH était serré, celui de Chanac,
j'y arrive Pipo me crie de pointer directement, persuadé de prendre des
pions, je me précipite à la table de pointage, y jette mon carton
et finalement pointe avec une minute d'AVANCE !!!!!!! (heureusement ce CH sera
neutralisé).
La Palme de la Baraka
est octroyé conjointement à Christophe pour s'être
tiré indemne de son vol dans le ravin et à Vincent qui a
perdu son carton de pointage dans la liaison du CH du Lac de Ganivet, ce
carton sera très sportivement ramassé par Hervé Chalmeton
(125 Gas Gas, ancien champion de France et champion de Lozère, 41e
scratch final) qui l'amènera au CH de Ganivet et épargnera
Vincent de l'élimination.
Enfin, je tiens aussi à remercier
Pascal Schandelmeyer,
journaliste-enduriste, du magazin indépendent distribué gratuitement
sur le net: I2roo.com
qui a gracieusement fourni les photos de la descente du Château de la
Case.
Pour finir voici quelques expressions entendues dans le team: "ça
vaut pas une luffe", "bouche en bois", "espèce d'ispre",
"Attention au mergal" et "Figure de poulpe".
Sylvain
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