TRÈFLE 2002
ou les petites aventures du Team Motoneurone/Fin Gourmet/ Piec'Auto34

    Au lieu de vous "asséner" un long récit de ces trois jours de course, j'ai opté pour un petit florilèges des péripéties qui ont émaillé notre Trèfle. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet je tiens à rendre hommage à ceux sans qui rien n'aurait été possible:

Merci à nos sponsors: Piec'Auto 34 de Cournonsec qui nous a fourni un Vito et du gasoil pour l'assistance. Au Fin Gourmet, traiteur à Cournonsec qui a habillé nos assistants et nos motos. Weekend Moto à Montpellier qui a prêté des pièces et Le Flo bar de La Canourgue.

    Et surtout, un Infini Merci à nos infatigables et dévoués accompagnateurs, dont certains n'ont pas hésité à poser des jours de congés pour que nous puissions nous éclater pendant 3 jours dans la magnifique Lozère. Merci merci merci, donc à : Laetitia, Marie et Marion (les reines de la salade) Annie, Cyril, Amélie, Sébastien, Jos, Nadia, Pipo, Cathy, Boris, Lionel, Baptiste (le benjamin) Carole et Philippe. A titre personnel, je remercie aussi la famille Vidal de Marvejols qui, bien souvent, a pris en charge ma sacoche-banane et m'a donné à boire aux départs des spéciales.
    Il faut aussi souligné que 8 pilotes de la région rentrent dans les 50 premiers de cette édition 2002: le crossman élite Jordan Curvalle (14e) et auteur d'un départ tonitruant lors du trophée Thierry Castan, Stéphan "La Rage" Rajaut qui signe une belle 25e place après s'être gravement blessé au genou et aux cotes en début de printemps, Florian Osty (31e), Thierry Bergé (32e), Thomas "Los" Angeles qui était à prendre avec des pincettes le deuxième soir tant il était mécontent de s'être fait bouchonner en spéciale pendant toute la journée (35e), Guy Paulhan (40e) Hervé Chalmeton (41e) et Christophe Allaux (42e)

Voici quelques événements qui ont pimenté (si besoin est!) le Trèfle de notre petite bande, composée de Christian Cordesse (250 KX), Vincent "Merriman" Rayrolles (360 HVA), Cyril Grousset (250 KTM), Christophe "Fin  Gourmet" Barcelo (300 KTM), André Armet (Scratcheuse, la 400 KTM) et votre serviteur (200 KTM):
ChristianLa Palme de la Persévérance Mécanique revient, à la surprise générale, non pas à Vincent et son Husky, mais à la japonaise de Christian qui casse les roulements de ses 2 roues, le premier jour puis crève de l'arrière le second et enfin, explose encore les roulements de la roue arrière le dernier jour. Plus d'un auraient jeter l'éponge face à une si calamiteuse série d'aléas mécaniques, mais c'est bien mal connaître Christian Cordesse qui imperturbablement à réussi chaque soir à reconditionner sa KX. En effet, Christian est bien plus qu'un enduriste expérimenté, c'est une véritable "mémoire" de l'enduro lozérien et français qui a roulé en championnat de France et d'Europe (il n'existait pas alors de Mondial) avec des pilotes comme Thierry Castan ou Marc Morales et sur des Portal et sur l'une des 4 125 Peugeot officielles jamais construites (le team Peugeot était alors coaché par certain M. Seurat). Une mémoire je vous dis! D'ailleurs, je me suis régalé de reconnaître des longues spéciales avec Christian qui a profité de ces longues marches pour me raconter ses souvenirs d'une époque où l'enduro se disputait avant tout en liaison.

La Palme de la Vélocité est décerné sans conteste à Vincent qui s'est montré le plus rapide de notre sextuor (144e Vincentscratch au final) au très grand damne d'André qui le talonne de 24 secondes (158e). La dernière marche de notre podium virtuel accueille Christophe (202e) qui paye cher sa chute dans le dernier tour de la spéciale d'Aumont et sa mésaventure dans la 1ere spéciale du 2e jour (voir plus bas). Pour en revenir à Vincent, dans la spéciale de Chateauneuf de Randon, les Combettes Plannes, il se permet de me faire l'extérieur dans un virage en dévers plein de racines de genêt (un vrai piège) à la façon de Merriman (parait-il !) : les deux pieds sur les repose-pieds et le corps légèrement déhanché à l'intérieur (comme sur une moto de route). Théoriquement cela donne une meilleure adhérence en redressant la moto mais dans la pratique, il faut "en avoir" pour l'oser dans de telles circonstances.
La Palme Acrobatique est à l'unanimité pour Christophe qui aveuglé en liaison par la poussière rate un virage alors qu'il roulait "gaz" (comme d'habitude !) sur une piste à flan de montagne et saute dans le ravin. Il ne doit son salut qu'aux arbres qu'il attrapera à bras le corps et doit compter sur l'aide de Christian et Cyril pour remonter la 300 sur le chemin forestier. Cette dernière n'aura même pas une estafilade sur la housse de selle (costaud l'autrichienne!). Le Christophelendemain, dans la première spéciale, une sorte de ligne taillée dans un immense champs de genêt riche en pierres saillantes, racines et souches sournoises, Christophe s'élance déterminé à "mettre le compte" à André et Vincent. Il finit par rattraper un concurrent, sort de sa trajectoire pour le doubler proprement, mais c'est à ce moment que le retardataire fait un écart et accroche Christophe. Celui-ci évite la chute mais pas l'autre concurrent qui s'avère être une concurrente sur une 250 XR. Christophe s'arrête et essayer d'aider la demoiselle mais celle-ci le jette comme du poisson pourri. Devant autant de virulente animosité, Christophe convaincu de l'intégrité physique de la jeune femme repart à la poursuite du temps perdu. A la fin de la spéciale, Christophe attend l'arrivée de la malheureuse et belliqueuse concurrente pour, fair-play, s'excuser d'une faute qu'il n'avait même pas commise. Celle-ci sort enfin de la spéciale pour reprendre ses vociférations à la vue de Christophe contre lequel, elle menace de porter réclamation !!!
La Palme du Bouton Rouge est attribué à André qui, intarissable sur les qualités de sa nouvelle scratcheuse, a pourtant subit une indélicatesse de sa part: la scène se passe dans la spéciale en groupe d'Aumont-Aubrac (une sorte de course sur prairie des plus fun) je me retrouve dans la même série (15 pilotes par série) que nos deux "avions" André et Vincent. La herse tombe, GAZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ...., notre trio se retrouve roue dans roue à la sortie du premier virage, Vincent est 4, André 5 et moi 6 (comme quoi ma chère petite 200 passe bien au sol ses quelques chevaux), deux virages plus loin Vincent va à la faute, André l'évite de justesse, vers la fin du Andrépremier tour je suis toujours dans la roue d'André, brusquement et sans raison apparente sa 400 s'arrête, je manque d'un cheveux de le percuter et hurle (autant de peur que de surprise) un "Oooooooooh, André.....!!!" en le déboîtant. Je fais les deux autres tours surmotivé, le laguiole entre les dents, afin de ne pas me faire rattraper et enrhumé dans un bout droit ou lors d'un freinage viril mais amical. A l'arrivé, j'apprendrai que la 400 a calé et a tardé à redémarrer malgré les sollicitations d'André sur le maintenant-légendaire bouton rouge.
La Palme de la Sérénité est remportée haut la main par Cyril "No Problem" Grousset qui aura effectué un Trèfle sans soucis, toujours là, d'un calme olympien. Finalement, Cyril en aura surtout bavé (mais il ne fût pas le seul) lors des reconnaissances à pied qui lui auront causé une légère inflammation des adducteurs rapidement matée par les anti-inflammatoires.
La Palme de la Convalescence est pour ma pomme, car rien de tel qu'un bon Trèfle pour remuscler (contre avis médical!!) un bras polytraumatisé. J'ai néanmoins dû recourir aux anti-inflammatoires pour masquer l'essentiel de la douleur et calmer ma joie dans les parties délicates comme la fameuse descente du Château de la Case où, peuCyril glorieusement, j'ai assuré en descendant de la moto pour passer les principales épingles (voir photo ci-jointe).   La force de mon bras m'a également fait défaut cruellement le second jour peu après le CH de Grandrieu ou j'arrive en compagnie du lozérien Olivier Caillens (57e scratch final) à l'aurée d'un bourbier respectable. Il y a déjà des motos engluées ici et là. Je m'arrête, regarde, envisage un instant de prendre complètement à droite, mais me ravise en voyant quelqu'un accourir vers Olivier Caillens et lui conseiller une trace. Olivier redémarre sa 426, s'élance en plein milieu au ras des vestiges d'une clôture, puis saute de la moto et courtà coté pour sortir "comme une fleur" de ce piège. Je m'engage à sa suite arrive au milieu du bourbier mais ne saute pas assez vite de la moto qui se "tank" jusqu'aux moyeux. J'essaye d'extraire la KT de la fange collante pendant un temps qui me semble interminable. En vain, mon bras gauche est trop faible et la 200 reste désespérément aspirée dans le sol liquéfié. Finalement, un spectateur vient à mon secours, un peu plus tard un autre pilote qui s'était vaillant englué jusqu'à la selle à grands coups de gaz rageurs, nous rejoint en disant le classique "je t'aide, tu m'aides". C'est dans le "rouge" complet que je sors finalement du bourbier, l'estomac au Sylvainbord des lèvres et la sueur dégoulinant du casque. Et dire qu'il faut que j'y retourne aider l'autre pilote ! L'épuisement qui me rendait inefficace est la seule excuse que je peux présenter pour me défendre de ce qui suit: Une fois la 200 béquillée, je retourne presque en titubant vers le bourbier lorsque je m'aperçois que la moto de l'énervé des gaz porte un numéro 900 (ceux des invités non classés) voilà qui réduit à néant mon reste d'altruisme, "il a tout le temps de sortir de là" me dis-je en retournant vers la 200...
La Palme de la Connerie est aussi pour moi. Le premier jour, un CH était serré, celui de Chanac, j'y arrive Pipo me crie de pointer directement, persuadé de prendre des pions, je me précipite à la table de pointage, y jette mon carton et finalement pointe avec une minute d'AVANCE !!!!!!! (heureusement ce CH sera neutralisé).
La Palme de la Baraka est octroyé conjointement à Christophe pour s'être tiré indemne de son vol dans le ravin et à Vincent qui a perdu son carton de pointage dans la liaison du CH du Lac de Ganivet, ce carton sera très sportivement ramassé par Hervé Chalmeton (125 Gas Gas, ancien champion de France et champion de Lozère, 41e scratch final) qui l'amènera au CH de Ganivet et épargnera Vincent de l'élimination.

Voilà, il y aurait encore beaucoup à dire sur ce magnifique Trèfle mais le mieux c'est de le faire car c'est la plus belle course que puisse faire un poireau de mon espèce!

Enfin, je tiens aussi à remercier Pascal Schandelmeyer, journaliste-enduriste, du magazin indépendent distribué gratuitement sur le net: I2roo.com qui a gracieusement fourni les photos de la descente du Château de la Case.

Pour finir voici quelques expressions entendues dans le team: "ça vaut pas une luffe", "bouche en bois", "espèce d'ispre", "Attention au mergal" et "Figure de poulpe".

Sylvain

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